Le Vietnam porte encore les traces de ses blessures avec des décennies de guerre, l’isolement économique et politique, la pauvreté. Pourtant, quand on s’y promène aujourd’hui, on découvre bien plus que ce passé. Dans le tumulte des marchés aux odeurs de coriandre et de café torréfié, dans le ronronnement des scooters qui tissent un ballet incessant dans les rues, dans les rizières éclatantes où se reflète la lumière du matin, on perçoit une énergie brute. Les cicatrices sont là, mais elles ne définissent pas ce pays.

Chaque sourire croisé, chaque repas partagé raconte une même histoire : celle d’un peuple qui s’est relevé, avec courage et obstination. Voyager au Vietnam, c’est être témoin de cette résilience vivante, c’est comprendre que malgré l’adversité, la vie reprend toujours ses droits, vibrante et déterminée.

Le Vietnam, c’est un pays qui marche avec la sagesse de ses anciens et l’énergie de sa jeunesse. Ici, on vit dans l’instant. Le présent compte plus que tout : un repas partagé, une conversation improvisée, un lever de soleil sur les rizières. Ce qui frappe, c’est cette capacité à savourer le moment sans se perdre dans hier ou demain.

Au cœur du Vietnam, les forêts tropicales s’ouvrent comme un monde secret. L’air y est dense, parfumé d’humidité et de verdure, et chaque pas révèle la richesse d’un écosystème foisonnant. Plus de 1 200 espèces de plantes y ont été recensées, mais la sensation, quand on s’y perd, est que la vie y pousse à l’infini

Au nord une ville vielle de plus de 1000 ans. Hanoï, la capitale, porte encore l’empreinte de son histoire commune avec la France. La ville a su préserver tout son charme d’autrefois, entre pagodes et temples traditionnels, architecture coloniale, lacs paisibles et rues ombragée.

L’histoire vous donne rendez-vous à Huê, l’ancienne capitale impériale du Vietnam. Derrière ses remparts, le temps semble suspendu. Les temples et les pavillons de la cité racontent encore la grandeur des seigneurs Nguyen, entre faste royal et sérénité des jardins.

Au-delà des portes de la citadelle, la ville s’anime : les quartiers commerçants vibrent de couleurs, de marchés et de parfums d’encens. Ici, le quotidien vietnamien se mêle à l’élégance de l’histoire, offrant un contraste fascinant entre mémoire et modernité.

Au Vietnam le sourire est une véritable langue universelle. Dans la rue, sur les marchés, ou lors d'un simple échange, il traverse toutes les situations. Quand un malentendu survient, un mot mal prononcé ou un geste maladroit, les vietnamiens ne froncent pas les sourcils, ils sourient. Ce n'est pas de la moquerie, encore moins de l'ironie. C'est leur manière délicate de désamorcer la gêne, de préserver l'harmonie. Ce sourire signifie souvent "je suis désolé".

Dans l’ombre des temples et des pagodes, où se mêlent traditions et vie communautaire, l’encens brûle presque en continu. Les visiteurs n’y pénètrent jamais les mains vides : ils déposent quelques bâtons, toujours en nombre impair, pour que la prière trouve son équilibre. La fumée, fil ténu entre les vivants et l’au-delà, rappelant aux familles la présence de leurs ancêtres et l’attention des divinités.

Les marionnettes de l’eau, spectacle unique au monde à voir à Hanoï, racontent l’histoire du Vietnam sur un fond de musique traditionnelle. Encore aujourd’hui, on peut assister à ces étonnantes représentations sur des bassins d’eau. Il faut parfois jusqu’à quatre personnes pour manipuler les marionnettes les plus lourdes, dont le poids peut atteindre 20 kg.

Une cuisine raffinée et profondément partagée

La gastronomie vietnamienne mêle légèreté, finesse et histoire. De l’ère coloniale, elle a retenu quelques goûts et pratiques le pain croustillant, le pâté en croûte revisité à la vietnamienne, et une plus grande présence du bœuf dans l’assiette.

La cuisine change sensiblement selon les régions. Dans le Nord, les plats sont souvent plus doux et sobres, misant sur la délicatesse du bouillon et des condiments ; dans le Sud, on trouve des préparations plus sucrées et plus épicées, riches en herbes et en parfums tropicaux. Le Centre offre quant à lui des spécialités plus épicées et cérémonieuses, reflet d’une histoire impériale.

Un trait culturel important : au Vietnam, on partage. L’idée que manger seul nuit à la santé n’est pas qu’un proverbe, elle guide la table, les portions et la convivialité.

Parmi les icônes culinaires, le Pho, bol de nouilles de riz dans un bouillon aromatique, garni de bœuf (ou de poulet), d’herbes fraîches et d’un trait de citron vert, se décline aussi en versions végétariennes ou fruits de mer.

Le thé au lotus du Vietnam trouve ses origines sous le règne du roi Tu Duc où il était réservé à la cour royale. À l’époque, les serviteurs du palais rejoignaient l’étang de lotus au moment où les fleurs exhalaient leur parfum le plus intense. Ils écartaient délicatement les pétales pour y glisser du thé vert, puis refermaient chaque fleur à l’aide d’un fil de soie afin d’en conserver l’arôme.
Durant la nuit, le thé s’imprégnait du parfum subtil du lotus. À l’aube, les serviteurs revenaient cueillir les fleurs et préparaient le thé royal à partir de la rosée de la nuit.

Aujourd’hui encore, cette tradition perdure : symbole de raffinement et de poésie, le thé au lotus est devenu une spécialité emblématique du Vietnam, souvent servie lors des fêtes et des célébrations, pour apporter une note d’élégance et de tradition.